L’ÉGALITÉ, LA MIXITÉ, LES LIBERTÉS

QUELLE EST LA SITUATION ?

L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est un droit fondamental. Sa mise en œuvre est d’abord une question de justice sociale. Les femmes accèdent moins aux postes les plus élevés dans les entreprises. Seuls 26 % des cadres dirigeants du secteur privé – salariés occupant de hautes fonctions d’encadrement dans les entreprises de plus de 250 salariés – sont des femmes, alors qu’elles constituent près de la moitié des salariés du privé. Malgré des années de luttes, l’écart salarial moyen entre les femmes et les hommes est encore 24 % en 2021 selon l’Insee. À la retraite, les femmes ont des pensions de 40 % inférieures à celles des hommes. Pour la CGT, la seule mise en place de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes rapporterait 6,5 milliards d’euros de cotisations retraite et permettrait de meilleurs niveaux de pensions pour les femmes.

À la SNCF, sans prise en compte de l’ancienneté, la rémunération réelle annuelle versée aux femmes est inférieure à celle des hommes de 0,9 %. L’écart salarial en défaveur des femmes est très marqué chez les maîtrises (-10,2 %) et l’exécution (-6,4 %). Pour les statutaires, dont la rémunération obéit pour l’essentiel à une grille unique, le poids des éléments variables de solde (EVS) qui pénalisent fortement les femmes est une partie de l’explication. Concernant les contractuelles, l’écart se creuse d’autant plus du fait de l’absence de grille de rémunération et de la négociation de gré à gré qui est souvent discriminante pour les femmes. À noter que jusqu’à la classe 6, la rémunération des salariées contractuelles est inférieure à celle des statutaires. D’après les chiffres des enquêtes internes de la SNCF, seulement 58 % des femmes estiment avoir le même déroulement de carrière que les hommes ! L’accès aux métiers les plus techniques relève encore du parcours du combattant pour les femmes. La féminisation des métiers est un échec : en 2022, 794 femmes pour 15 173 hommes à la conduite ; au matériel, 1 252 femmes pour 18 886 hommes. Les femmes restent cantonnées aux métiers transverses ou de relations clients.

La situation est d’autant plus grave qu’avec la transposition de l’accord classifications au sein de la SNCF, les directions ont mis en place des systèmes de détection opaques pour espérer avoir une évolution de carrière à la main des managers, notamment dans les familles professionnelles où les femmes sont très représentées.
Il est indispensable de gagner l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Des mesures correctives doivent être mises en place immédiatement.

LA CGT REVENDIQUE :
  • Que l’index égalité soit modifié pour permettre une mesure plus juste, sans tolérance d’écarts. Elle revendique la mise en place d’une grille unique des salaires qui permettrait de gommer les inégalités.
  • L’amélioration des conditions de travail. En 2024, de nombreux cheminots n’ont pas accès à des toilettes (aux facilités essentielles), équipées d’un lavabo dans le cadre de leur journée de travail ou n’ont pas non plus le temps de s’y rendre.
  • La limitation du travail de nuit s’il n’est pas d’une extrême nécessité (continuité du service public). Selon l’Inserm, le travail de nuit (défini comme un travail d’au moins trois heures entre minuit et 5 heures du matin) augmente de 26 % le risque de cancer du sein.
  • L’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle par la réduction du temps de travail et la mise en place des 32 heures sans perte de salaire. Baisser le temps de travail hebdomadaire, annuel, c’est permettre à tous de travailler à temps plein tout en assumant la parentalité.
  • Des moyens pour répondre aux besoins des cheminots en matière de garde d’enfants.
PLUS GÉNÉRALEMENT, LA CGT REVENDIQUE :
  • La conquête de droits nouveaux, notamment en matière de parentalité pour les femmes et les hommes ; d’articulation de temps de vie personnelle/professionnelle ; de lutte contre les inégalités de rémunération ; contre le sexisme, les violences sexistes et sexuelles au travail, pour la mixité professionnelle et contre la ségrégation professionnelle.
  • Que l’ensemble des métiers soient réellement ouverts à la mixité.
  • L’atteinte d’une parité femmes-hommes à l’embauche. L’objectif d’égalité et de mixité doit être également atteint sur l’alternance, tant sur les recrutements dans les dispositifs de formation que sur les embauches en CDI à l’issue de ceux-ci.

LIBERTÉS : QUELLE EST LA SITUATION ?

Les travailleurs, les syndicalistes ont durement lutté pour conquérir des acquis sociaux tels que la liberté d’expression, le droit d’information, de consultation, le droit de participer à des actions collectives, y compris par le droit de grève. La répression, les atteintes aux libertés, les sanctions et les pressions continues exercées à l’encontre des militants, des cheminots qui ne se laissent pas faire, sont bien les signes d’une volonté d’entraver le mouvement revendicatif. La lutte pour garantir le droit à la citoyenneté dans l’entreprise, pour le droit à une activité syndicale est indispensable. Par ailleurs, la CGT réaffirme son opposition à la limitation du droit de grève. Il est une liberté fondamentale, inscrite dans la constitution et s’exerce dans un cadre collectif. Ce droit n’est donc pas négociable.

LA CGT REVENDIQUE :
  • Le droit pour chaque cheminot et en toutes circonstances, à intervenir, s’exprimer sur tout ce qui concerne la vie au travail. Ce droit doit s’exercer sur le lieu de travail et pendant le temps de travail.
  • Le renforcement du droit à débattre, s’informer, se réunir, se syndiquer et le droit à manifester.
  • Qu’un cheminot puisse dire non et résister à une directive ou une consigne portant atteinte à sa dignité, sa santé physique et mentale ou celle d’autrui, voire contraire aux valeurs du service public ou à la sécurité ferroviaire. Ce refus ne doit pas donner lieu à sanction.
  • La suppression des dispositions limitatives à l’exercice du droit de grève.
  • L’abrogation des lois du 21 août 2007 et du 19 mars 2012 sur le droit de grève.
  • Que les absences pour fait de grève ne puissent pas avoir de conséquences sur l’avancement et, par voie de conséquence, sur la retraite et la rémunération d’une cessation progressive d’activité.
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